Le numerus clausus, une locution latine signifiant « nombre fermé », est un concept largement utilisé dans différents domaines, tels que l’éducation, la médecine et même les administrations publiques. Cet article vise à expliquer le concept de numerus clausus, son origine, son application et ses implications en France.
Origines et définition du numerus clausus
Le numerus clausus tire son origine du latin, où il signifie littéralement « nombre fermé ». Il s’agit d’une mesure prise par une autorité officielle pour limiter le nombre de personnes pouvant intégrer une formation, exercer une profession ou occuper une fonction précise. Le principal objectif de cette limitation est de réguler l’accès à ces domaines afin de préserver leur qualité, leur stabilité et de garantir une meilleure insertion professionnelle aux personnes concernées.
Application du numerus clausus en France
En France, le numerus clausus a été appliqué dans plusieurs domaines, notamment :
- L’enseignement supérieur : Dans certaines filières universitaires, comme la médecine ou le droit, le numerus clausus est utilisé pour limiter le nombre d’étudiants admis chaque année afin de garantir une meilleure qualité de formation.
- La médecine : Un numerus clausus spécifique est établi pour limiter le nombre de futurs médecins et dentistes, afin de réguler la démographie médicale en France.
- Les administrations publiques : Des limitations similaires sont appliquées dans certains corps administratifs, comme les concours d’entrée à l’ENA ou certaines grandes écoles.
Le numerus clausus en médecine
Le numerus clausus est sans doute le plus connu pour son application dans le domaine de la médecine. En effet, depuis 1971, il a été instauré en France pour limiter le nombre d’étudiants admis en deuxième année des études de santé, notamment en médecine, odontologie, pharmacie et sage-femme. Le but était alors de contrôler la démographie médicale et d’éviter une saturation du marché du travail dans ces domaines.
Comment est déterminé le numerus clausus en médecine ?
Le numerus clausus en médecine est fixé chaque année par arrêté ministériel. Il est déterminé en fonction de plusieurs critères, tels que :
- La démographie médicale actuelle et prévisionnelle,
- Les besoins en soins de la population,
- Les capacités de formation des universités,
- Les moyens financiers disponibles.
Ainsi, le numerus clausus varie d’une année à l’autre et d’une région à l’autre, afin de tenir compte des particularités locales et des évolutions démographiques.
Critiques et controverses autour du numerus clausus en médecine
Depuis son introduction, le numerus clausus en médecine a suscité de nombreuses critiques et controverses. Certains dénoncent une sélection trop sévère, qui éliminerait des étudiants compétents et motivés pour des raisons purement quantitatives. D’autres estiment que cette limitation favorise la précarité professionnelle et engendre des inégalités régionales dans l’accès aux soins.
Face à ces critiques, plusieurs réformes ont été engagées afin d’assouplir ou de repenser le numerus clausus :
- L’introduction de passerelles permettant aux étudiants d’autres filières d’accéder aux études médicales,
- La mise en place de dispositifs incitatifs pour encourager les médecins à s’installer dans les zones sous-dotées,
- La suppression progressive du numerus clausus annoncée en 2018.
Le numerus clausus dans les autres domaines
Bien que le numerus clausus soit principalement associé au domaine médical, il est également appliqué dans d’autres secteurs en France. Par exemple, certains concours d’entrée aux grandes écoles ou à l’ENA sont soumis à une limitation similaire, afin de garantir la qualité des formations et la réussite professionnelle des lauréats.
Pourquoi utiliser le numerus clausus ?
Le recours au numerus clausus dans différents secteurs peut s’expliquer par plusieurs raisons :
- Réguler l’accès aux formations et professions concernées, pour éviter une saturation du marché du travail,
- Garantir la qualité de la formation et des services rendus,
- Maintenir un certain niveau d’exigence et de compétitivité.
Cependant, cette mesure n’est pas sans conséquences et soulève souvent des questionnements quant à son efficacité et sa pertinence. Les débats autour du numerus clausus en médecine illustrent parfaitement ces enjeux et interrogations.