Alors que la pénurie de médecins se fait sentir, les infirmiers en cardiologie interventionnelle du Centre Hospitalier du Mans ont su innover et prendre le relais en implantant des moniteurs cardiaques chez les patients. Une initiative unique qui a permis d’améliorer considérablement la prise en charge, avec un parcours dédié et une simplification du suivi post-intervention.
Délégation aux infirmiers pour les implants cardiaques : une première en France
Depuis août, deux infirmiers, dont Jimmy Guibert, assurent la pose de ces dispositifs médicaux sous-cutanés, auparavant réservée aux médecins cardiologues. Inspiré par une expérience menée au Royaume-Uni, le projet a nécessité deux années de préparation afin de convaincre les différentes instances et obtenir les autorisations nécessaires.
Un gain de temps précieux pour les patients
Auparavant, ce type d’intervention nécessitait une hospitalisation brève, d’environ une demi-journée. Aujourd’hui, grâce à cette nouvelle organisation et l’intervention des infirmiers délégués, les patients peuvent rentrer chez eux après seulement 45 minutes à une heure de consultation. Ils sont ensuite suivis par téléphone dès le lendemain pour un contrôle post-opératoire et la vérification d’éventuelles douleurs.
- Une prise en charge plus rapide et simplifiée
- Un suivi à domicile pour les patients
- Moins de stress pour les personnes concernées
Des innovations technologiques au profit des patients
L’évolution des dispositifs médicaux a également facilité cette délégation aux infirmiers. En effet, les moniteurs cardiaques sont de plus en plus miniaturisés. Ils se présentent désormais sous la forme d’une prothèse subcutanée, qui ne nécessite qu’une incision de cinq à six millimètres. Auparavant, ces appareils étaient plus volumineux et exigeaient une ouverture cutanée d’environ un centimètre.
Une hausse significative du nombre d’interventions réalisées
Le Centre Hospitalier du Mans est passé de 50 implants par an à près de 90-100 en 2023 grâce à cette innovation. Cette évolution permet ainsi de pallier le manque de cardiologues dans la région, où on compte seulement 5,6 médecins spécialistes pour 100 000 habitants contre une moyenne nationale de 10,7. C’est une grande avancé dans la prise en charge des patients.
- Un doublement des implantations effectuées chaque année
- Une meilleure réponse aux besoins des patients
- Un exemple à suivre pour d’autres établissements de santé
L’implication des infirmiers mis en avant
Pour les deux infirmiers concernés, cette nouvelle responsabilité représente toutefois un enjeu de taille. Selon Jimmy Guibert, il faut désormais assumer la responsabilité de l’acte réalisé, contrairement à leur précédente activité au sein du bloc opératoire où le travail était davantage collégial. Toutefois, cette expérience leur permet d’établir une relation privilégiée avec les patients et de profiter de moments d’échanges uniques.
Le protocole de coopération étendu à d’autres établissements
Forte de son succès au Centre Hospitalier du Mans, cette initiative a reçu l’autorisation de l’Agence Régionale de Santé pour être diffusée et mise en place dans d’autres établissements hospitaliers français. Ainsi, davantage de patients pourront bénéficier de cette prise en charge simplifiée et rapide :
- Une amélioration globale de l’accès aux soins
- Un exemple concret de coopération entre professionnels de santé
- La reconnaissance du rôle central des infirmiers dans le parcours de soins des patients
Avec l’implantation de moniteurs cardiaques par des infirmiers délégués, le Centre Hospitalier du Mans montre la voie d’une évolution positive du système de santé français. Un modèle qui pourrait inspirer d’autres domaines médicaux et contribuer à une meilleure prise en charge des patients dans un contexte de pénurie médicale.
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